Aujourd’hui, l’efficacité énergétique d’un bien immobilier n’est plus un simple bonus, c’est devenu un critère déterminant pour les acheteurs… mais aussi pour les banques.
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) influence désormais les conditions de financement. Peut-il aller jusqu’à provoquer un refus de prêt ? La réponse est oui, dans certains cas.
DPE défavorable : une préoccupation croissante pour les banques
Pourquoi les établissements financiers s’intéressent-ils au DPE ?
Les banques évaluent les risques avant d’accorder un prêt. Et un bien mal classé au DPE — souvent qualifié de passoire thermique — présente plusieurs risques :
- Il peut se revendre plus difficilement si le marché immobilier se retourne.
- Sa valeur peut chuter sans travaux de rénovation énergétique.
- Il engendre souvent des coûts élevés en énergie, impactant la capacité de remboursement de l’emprunteur.
La « valeur verte », un critère désormais incontournable
Selon des données récentes issues de l’outil Impact DPE de SeLoger, les logements mal notés (F ou G) subissent une décote importante à la revente. En janvier 2025 :
- Les logements G se vendaient 457 € de moins par m² que ceux notés D.
- Pour les logements F, la différence atteignait 448 € par m².
- À l’inverse, un bien noté A se vendait en moyenne 593 € plus cher qu’un bien D.
Les banques prennent donc en compte ces écarts de valeur pour anticiper les risques financiers. Certaines exigent jusqu’à 10 % d’apport supplémentaire si le bien est très énergivore. D’autres conditionnent le prêt à la réalisation de travaux d’amélioration énergétique.
Investissement locatif et mauvais DPE : un pari risqué ?
Des règles plus strictes pour les passoires thermiques
Dès 2025, les logements les plus énergivores seront progressivement interdits à la location. Cela concerne directement les investisseurs : si des travaux ne sont pas envisagés, le logement ne pourra plus être mis sur le marché locatif légalement. Or, cela réduit la rentabilité et augmente le risque de vacance.
Impact sur la rentabilité et la solvabilité
Les banques considèrent aussi le reste à vivre des emprunteurs. Un logement mal isolé signifie :
- Des factures d’énergie élevées
- Un taux d’endettement majoré, parfois limité à 30 % au lieu des 35 % habituels
- Un risque accru d’impayés, surtout en cas d’augmentation des charges
Résultat : un mauvais DPE peut freiner, voire bloquer, l’accès au crédit immobilier, notamment pour les profils les plus fragiles financièrement.
Des conditions avantageuses pour les logements performants
Taux de crédit préférentiel pour les biens bien notés
À l’inverse, les logements affichant une bonne performance énergétique (classes A, B ou C) bénéficient d’un regard bien plus favorable de la part des banques. Ces dernières n’hésitent pas à proposer :
- Des taux d’emprunt réduits, entre -0,10 % et -0,30 %
- Des conditions de financement assouplies
- Des offres spécifiques si des travaux d’amélioration énergétique sont prévus à l’achat
Pourquoi les banques favorisent les bons DPE ?
C’est une logique gagnant-gagnant : les biens performants sont plus stables sur le marché, coûtent moins cher à entretenir, et permettent aux emprunteurs de préserver un meilleur reste à vivre. À long terme, cela limite les risques de défaut de paiement pour les banques.
Conclusion
Le DPE n’est plus un simple document technique : il pèse désormais lourd dans la décision d’octroi d’un crédit immobilier. Un bien mal classé peut entraîner des conditions plus strictes, voire un refus. À l’inverse, une bonne performance énergétique est devenue un atout de négociation auprès des banques. Si vous envisagez un achat immobilier, pensez à intégrer ce critère dans votre stratégie de financement.